Les cinq fois où j’ai vu mon père
La première rencontre est aussi son premier souvenir : un homme grand et mince le soulève vers le ciel. Il a une tête d’oiseau. Cet homme, qui lui dit être son père, lui propose un jeu :
– Tu sais jouer aux ombres ?
– C’est quoi jouer aux ombres ?
– Tu fermes les yeux, je disparais.
Quand l’enfant ouvre les yeux, l’homme a disparu. Il s’est envolé comme un oiseau. C’est le début d’une quête sans fin. Avec ce récit sensible, Guy Régis Jr. tente de construire l’image d’un père absent et d’apporter une réponse à un besoin fondamental : faire la lumière sur sa propre histoire.
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"de vrais gens... de vrais comédiens... un vrai public »
La générosité toujours et encore !
La compagnie Méthylène nous fait le cadeau d’une « lecture de confinement » du texte de Guy Régis Jr., Les cinq fois où j’ai vu mon père. Un enregistrement à rebondissement, entre un voisin violoniste, les téléphones qui sonnent... ce fut loin d’être évident. Le résultat n’en est que plus généreux et, pour citer la directrice de lecture Élise Hôte, si ça manque « de vrais gens... de vrais comédiens... d’un vrai public », nous sommes pourtant très heureux de partager avec vous ce beau travail et ce joli cadeau.
Direction lecture et montage Élise Hôte. Avec Jean-François Bourinet, Paul Éguisier, Renaud Frugier, Gabriel Frugier-Hôte, Léa Miguel / Cie Méthylène. Limoges, mars 2020
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Guy Régis Jr. est né à Port-au-Prince, en 1974. Après des études d’anthropologie et de psychologie, il se consacre au théâtre. Dramaturge, romancier, metteur en scène, poète et comédien, cofondateur du collectif Nous Théâtre, traducteur en créole (de Camus, Koltès, Proust…), il réalise aussi des courts métrages expérimentaux et dirige depuis 2014 le festival des Quatre Chemins en Haïti.
Sont notamment publiés :
• Reconstruction(s), Les Solitaires Intempestifs, 2018
• Une enfance haïtienne, texte collectif, Gallimard, 2017, Paris
• Powèm entèdi (poésie), Legs Éditions, 2016, Port-au-Prince
• Mourir tendre, Les Solitaires Intempestifs, 2013
• De toute la terre ce grand effarement, Les Solitaires
Intempestifs, 2011
• Le Père, Les Solitaires Intempestifs, 2011 (Prix Etc_ Caraïbe Beaumarchais du meilleur texte francophone)