Concept & mise en scène Mokhallad Rasem
Performance / Danse / Vidéo / Théâtre
Limoges - Espace Noriac
Samedi 23 septembre à 21h
Dimanche 24 septembre à 15h
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Mokhallad Rasem propose deux performances courtes, utilisant la danse, la vidéo, le théâtre pour incarner les réactions des corps à la naissance d’espoirs, de désillusions et de l’exil, puis l’attente, celle des papiers, d’un être aimé, de la mort. C’est à l’échelle humaine, à la taille d’une vie ou d’un moment qu’il montre les effets de décisions politiques internationales.
Le 17 décembre 2010, un jeune Tunisien du nom de Mohamed Bouazizi s’immole par le feu pour protester contre le régime. S’ensuit une année exceptionnelle qui voit éclater des révoltes dans quasi tout le Moyen-Orient, une vague de protestations baptisée dans un premier temps du terme porteur d’espoir de « Printemps arabe ». Presque chaque pays de la région en a connu sa version. Les dernières années, les médias ont abondamment commenté ces (r)évolutions, qui n’ont hélas pas souvent apporté d’améliorations notables.
Aux côtés de trois performers originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, Mokhallad Rasem monte en peu de temps Body Revolution , installation dansée et spectacle « guérilla » en se demandant ce que ressentent ceux qui vivent en Europe et ont des racines marocaines, tunisiennes, irakiennes, syriennes, etc. Comment un expatrié assimile-t-il l’information reçue de sa famille ou de ses amis restés sur place ? Quel effet ces informations exercent-elles sur le corps et comment ce dernier réagit-il à la violence et l’angoisse ?
Son langage scénique : l’image, le silence et la performance physique...
Dans Attendre , Makhallad Rasem s’immerge dans la métropole anversoise pour tenter de comprendre ce qu’attendre veut dire pour les habitants et ce qu’ils attendent. L’origine joue-t-elle un rôle dans la signification qu’on donne à l’attente ? L’attente a-t-elle le même sens partout au monde ? Il existe de multiples formes d’attente : attendre des papiers, attendre de comprendre, attendre qu’une douleur passe, attendre une lettre, le retour de la personne aimée, la mort, Dieu, des temps meilleurs…
Mokhallad Rasem est né en 1981 à Bagdad. Il suit une formation de comédien et de metteur en scène à Bagdad, où il réalise ses premières productions de théâtre. La guerre en Irak a cependant donné une autre tournure à sa vie : depuis 2005, il vit et travaille en Belgique. Son œuvre théâtrale est fulgurante et physique, construite de manière associative et fragmentaire, ancrée sur des idées limpides et imagées. Une nouvelle voix dans le paysage théâtral.
Ainsi, il se fait remarquer avec Irakese Geesten (Fantômes irakiens), prix de la création du festival Theater aan Zee en 2010, sélectionné pour le Vlaams Theaterfestival en 2010 et avec Monde.com (Facebook) au Kunstenfestivaldesarts en 2011...
Depuis le 1er janvier 2013, il est artiste associé à la Toneelhuis à Anvers, où il se concentre sur le répertoire européen : Hamlet, Othello, Roméo et Juliette de Shakespeare. Pour Mokhallad Rasem, il ne s’agit pas de réaliser des mises en scène fidèles au texte du répertoire. Il part en quête des thèmes essentiels des pièces et crée à partir de là son propre univers...
À la fin de la saison 2013-2014, Mokhallad invite quatre amis créateurs de théâtre (Lotte van den Berg, Yousif Abbas, Kristian Al Droubi et Gökhan Shapolski Girginol) et demande à chacun de créer un spectacle de vingt minutes autour du thème de l’attente. En 2014, la contribution personnelle de Mokhallad Rasem à Wachten lui vaut le troisième prix au BEfestival à Birmingham et le spectacle effectue cette même année une longue tournée à travers le Royaume-Uni et l’Espagne.
Au début de la saison 2013-2014, le 2 novembre 2013, a lieu la première de Djinny, un spectacle féerique et multimédia pour les enfants à propos du manque. Il réalise en décembre 2013 pour ‘t Arsenaal à Malines, un théâtre d’ombres, Life’s but a walking shadow. En avril 2014, à la Toneelhuis, a lieu la première de sa deuxième adaptation d’une pièce de Shakespeare Hamlet Symphony dans laquelle il rend hommage à son père défunt.
À l’automne 2014, Mokhallad Rasem met en scène Closed Curtains, une pièce sur le parcours du combattant du cinéaste iranien Jafar Panahi, assigné à résidence et interdit de tournage, dans une coproduction entre la compagnie malinoise ’t arsenaal et le Theater Malpertuis (Tielt, Flandre occidentale).
En mars 2015, il présente son adaptation pour trois comédiens d’Othello, le classique de Shakespeare. À l’automne 2015, Mokhallad Rasem met en scène son adaptation du roman de J. M. Coetzee, Une enfance de Jésus. Au printemps 2016, il assure la mise en scène de PAX Europa, une coproduction de la Toneelhuis, De Nieuw Amsterdam (NL) et ‘t arsenaal.
Entre-temps, Mokhallad Rasem prépare de nouveaux projets : Zielzoekers, Looking for Oresteia et Young Baghdad, tous trois à voir au cours de la saison 2016-2017, tandis que Wachten (Attendre) et Body Revolution se produiront sous des cieux lointains, et qu’Othello et Une enfance de Jésus, entre autres, seront repris au Bourla.