GOMA Valérie


© photo Patrick Fabre, 2002
France Origine de la bourse : Centre national du Livre

Valérie Goma est née le 8 décembre 1968, de père zaïrois et de mère française, à Aix-en-Provence.

Elle suit à la Sorbonne un cursus d’études théâtrales et de médiation culturelle (Maîtrise). Elle obtient en 1996 le CAPES de Lettres Modernes et un doctorat d’Arts en Spectacles en 2005. Parallèlement, elle poursuit de nombreux stages liés au jeu (Ariane Mnouchkine en 1990), à l’interprétation (masque balinais et commedia) et à la scénographie (Jean-Charles Clair, Usine Hollander / Choisy-le-Roi).

En parallèle à son "métier d’enseignante qu’on fait de son mieux avec amour", elle écrit et met en scène.

Valérie Goma, est cofondatrice et directrice artistique du Théâtre de la Ruche depuis 1986, devenue depuis 1996 compagnie professionnelle. Implantée à Cayenne, elle s’attache à représenter la mixité humaine du territoire guyanais en regroupant sur scène des artistes de divers origines et disciplines. Dans Lucy, en 2012, elle met l’accent sur les questions identitaires liées au rapport à la langue et réinvente un créole de circonstance, une mixité linguistique, fait d’espagnol, de portugais, de français et d’anglais.

Elle est à l’initiative de nombreux projets d’actions culturelles (résidence de création avec des amateurs à St Pierre-et-Miquelon ; Habiter ici ou là-bas, ateliers de création – écriture, slam, vidéo – dans la Cité du Chaperon-Vert à Arcueil de 2002 à 2004 ; Mots contre maux, ateliers d’expression pour le quartier des mineurs et des jeunes adultes de la Maison d’Arrêt d’Osny, 2004 à 2006).

En tant qu’auteur, elle obtient le prix Beaumarchais/RFI en 93 pour Free Angela et, en 2006, le Prix William Sassine pour Dans la jungle dérive.

mise à jour décembre 2014

Créations de l'auteur

textes

Le Gobbi, nouvelle, Editions An tu all ar mor, 1999.
En attendant l’été, théâtre, Editions Lansman, 1998.
Mirage sans tain, nouvelle, Editions Sépia, 1993. La Nina, nouvelle.
Il était une fois dans l’Oued, (adaptée au théâtre).
Free Angela, Prix « théâtre et libertés » RFI / Fondation Beaumarchais, 1993.
Carnet de sable, nouvelle.
Un autre que lui, nouvelle.
Faudra bien un jour que ça cesse, nouvelle, diffusion MFI/Festival international des théâtres francophones en Limousin.
Dans la jungle la dérive, nouvelle, Prix William Sassine, 2006.
Cahier d’un impossible retour, théâtre.

textes et mises en scène de l’auteur

Lucy, d’après Lucy comme les chiens de Catherine Rey, adaptation et mise en scène Valérie Goma, par le Théâtre de la Ruche, Cayenne, Guyane, 2012
Vogue la baleine, création jeune public, co-écriture de l’auteur avec Delphine Lescuyer. Représentation en région parisienne et Belgique, 1999/2000.
En Attendant l’été, pièce créée avec le soutien de l’ADAMI, du Ministère de la Culture (D.T.S.), du Conseil général du Val-de-Marne, 1998.
Les Enfants des paradis, opérap, direction d’un atelier de création collective pour une vingtaine de jeunes "banlieusards". 1995/1996.
Il était une fois dans l’Oued, création Avignon off, 1994.
Free Angela, création Avignon off 1994, tournée au Bénin et au Burkina Faso.
Animations de rue, collaboration Mouvement anti-Apartheid, 1989/1990.
La enième Antigone, création collective, 1986.
Salomé en 2005 (spectacle déambulatoire à l’occasion de l’inauguration de la Friche culturelle Anis-Gras à Arcueil).
Cahier d’un impossible retour, théâtre.

mise en scène

L’amour médecin, d’après Molière, adaptation libre et musicale à onze personnages, 1993.
Les Bonnes, de Jean Genet, adaptation libre et musicale pour cinq personnages, 1992.
The Island, de Athol Fugard, John Kani et Winston Nshtona (auteurs sud-africains), création à l’Espace Jean Vilar d’Arcueil suivie d’une tournée au Cameroun, 2003.
Cahier d’un impossible retour, création en octobre 2006 au Récréatrales de Ouagadougou au Burkina Faso, repris en en novembre 2007, tournée en Guyane, Haïti et Guadeloupe.

Autres informations

Valérie Goma et les Francophonies en Limousin

2002 : En résidence à la maison des auteurs avec une bourse du Centre national du Livre.

projet d’écriture

La peur du noir, pièce de théâtre.
A l’occasion de la création du Centre d’Ecritures Dramatiques de Wallonie-Bruxelles, Emile Lansman m’a conviée à écrire une "petite forme". La peur du Noir a été donnée en lecture en autres textes courts, par les talentueux élèves du Conservatoire de Mons dirigés par Barbara Bua. Comme toujours, suit le désir de voir la pièce jouée - aussi courte soit-elle. Et de remettre ça, l’encre au papier...
Est revenu le désir d’écrire. L’irruption d’un personnage noir n’a rien d’anodin - le savoir, creuser, développer. La figure de l’étranger, dudit de couleur, éveille une série d’images, dessine une somme de situations crispées, indénouables, à peine disciples. Actions ou inactions fragmentaires, posées là juste pour qu’on en saisisse la complexité, sans qu’on ait à les commenter ni à les qualitier. L’accusation portée de racisme, qui désigne un coupable et une victime, a un fort relent de simplification doctrinaire et morale. Elle ne suffit pas à embrasser le champ de l’altérité. M’intéresse davantage d’explorer la manière dont se vit la différence, d’un côté et de l’autre au quotidien, avec ces préjugés que l’on surmonte... ou non. Sans papier face à un contrôle de routine, couple mixte dans une cuisine, co-détention carcérale, enfants dans une cour de récré, couple de coopérants et leur domestique...
A forme brève, équipe légère. La contrainte que je me suis fixée est de produire un ensemble pour trois acteurs : une femme, deux hommes, dont un noir et un blanc. Le Noir opère comme figure de l’étranger définitif, mais aussi comme témoin d’une situation de couple. Pierres lancées sans prétention dans la jungle théâtrale, pas militantes mais presque, pas morales mais éthiques.

D’abord intitulé « La peur du Noir », puis « Droits du Sol », le Cahier d’un Impossible Retour a vu le jour... Achevé en 2004, le texte a été sélectionné par le comité de lecture de l’Association « Textes en Paroles » sous la présidence de Diane Pavlovic, pour être offert au public guadeloupéen sous forme de lectures publiques en mai 2006.

Autres

Afrique Noire et dramaturgies contemporaines : le Syndrome Frankestein, de Sylvie Chalaye, éditions théâtrales, collection Passages Francophones (co-édition les Francophonies en Limousin).
Alliant des entretiens avec les dramaturges Kossi Efoui, Idris Youssouf Elmi, Valérie Goma, Koffi Kwahulé, Koulsy Lamko, Caya Makhélé, José Pliya, Kouam Tawa et Marcel Zang, des extraits de pièces et sa propre réflexion, Sylvie Chalaye dresse un portrait vivant du nouveau courant des écritures dramatiques africaines francophones, né au détour des années 1990, sur les traces de Sony Labou Tansi.
Loin d’une Afrique de carte postale, cette nouvelle génération d’écrivains déconcerte et affirme son droit à l’originalité et à l’impertinence. Ces écritures, enfin désinhibées, se pensent au monde et ont entrepris de retourner l’aliénation en force de changement.
Un ouvrage qui délivre des clés de lecture et donne envie de partir ou de repartir à la découverte d’auteurs à la créativité vive et dérangeante.