HARRISSON Sébastien


© Georges Dutil
Canada-Québec Origine de la bourse : Centre national du Livre

Sébastien Harrisson est né en 1975 au Québec, sur la rive sud du Saint-Laurent. Il est auteur, directeur artistique et metteur en scène.

Après des études en littérature, il est admis, à 18 ans, à l’École nationale de théâtre du Canada. Il y acquiert sa formation auprès de certaines des figures les plus importantes du théâtre québécois, dont André Brassard, René-Daniel Dubois, Suzanne Lebeau et Normand Chaurette. Puis en 2001, il fait ses débuts sur la scène professionnelle en entrant par la grande porte : deux de ses pièces, Floes et Titanica, sont créées la même année au Théâtre d’Aujourd’hui et il est invité comme auteur en résidence au sein de ce théâtre.

Auteur d’une dizaine de pièces, il s’est imposé, tant sur les scènes québécoises que françaises avec Floes et Titanica (publiés chez Leméac Editeur, bourse Louise Lahaye 1999 et prime à la création du Fonds Gratien Gélinas) de même qu’avec des textes pour le jeune public dont Dialogue au fond d’un ruisseau (1998) et Tara au théâtre de l’océan (2002).

En 2001, Sébastien Harrisson obtient une bourse d’écriture du Centre National du Livre et effectue une résidence d’écriture à la Maison des Auteurs au festival des Francophonies en Limousin. Boursier de la Ville de Paris en 2003, il travaille alors avec Aneth (Aux nouvelles écritures théâtrales), le théâtre Artistic-Athévains et le Jeune Théâtre National.

En 2008 il est nommé à la direction artistique du Théâtre Bluff à Laval (Québec) puis prend la direction des Deux Mondes à Montréal en novembre 2014.

En 2009, Simon Boulerice interpréte Stanislas dans Stanislas Walter Le Grand (mise en scène Serge Marois) à Montréal puis en France, à Sartrouville, en mars.

Traduit en allemand, en anglais, en espagnol et en flamand, son travail ne cesse de voyager et le révèle comme l’une des voix les plus novatrices de la dramaturgie québécoise actuelle.

mise à jour avril 2016

Créations de l'auteur

théâtre édité

Warda, éditions Lansman, 2016

Titanica, la robe des grands combats, Edmund C. Asher, Londres, 1968, Lemeac, 2001.
Floes, premier volet d’un diptyque intitulé Suite nordique, suivi de d’Alaska, Dramaturges Éditeurs, 2007

mises en scène, en onde ou en lecture

L’Espérance de vie des éoliennes, 2007, lecture dirigée par Monique Duceppe en février 2009, à Montréal.

La traite des peaux, 2004. Lecture dirigée par Michel Delaunoy, "Ecrits de résidents", Limoges, 21es Francophonies en Limousin octobre 2004.

Un petit renard affolé sur l’épaule du génie, 2003. Présenté en lecture publique par le CEAD, déc. 2003, et à Pur Présent à Orléans en juin 2004.

Tara au Théâtre de l’Océan, mis en scène par Ghyslain Filion, Collège Lionel-Groulx, 2002

Titanica, la robe des grands combats, Edmund C. Asher, Londres, 1968
. mise en scène André Brassard, Montréal, 1999 ;
. mises en lecture de Michaël Delaunoy, Montréal et Bruxelles, 2000 ; René Richard Cyr, Québec et Montréal, 2001 ; Sylvie Algan, Lyon, 2001 ;
.mise en scène de Florian Sitbon, assisté de Benoît Berthon. au Théatre du Conservatoire national d’Art Dramatique de Paris, 27 au 29 septembre 2002.
. mise en scène Claude Duparfait, au Théâtre national de Strasbourg, du 24 septembre au 23 octobre 2004.

Stanislas, mise en lecture B. Vermeulen, Semaine de la Dramaturgie, Montréal, 2000.

Floes, première mise en lecture par Alice Ronfard, Semaine de la Dramaturgie, Montréal, 1999 ; Création par la Cie Les Enfants du Paradis à Eysines en mai 2004. Reprise au Glob Théâtre à Lormont du 24 avril au 5 mai 2007.

D’Alaska, créé en 2007, mise en lecture par Laurent Hatat, L’Imparfait du Présent, les Francophonies en Limousin 2008.

French love song d’Agatha à Jimmy et La migration des centres (fictions radiophoniques), mise en onde réalisée par Line Meloche sur Radio-Canada FM, 1998.

Dialogue au fond d’un ruisseau et Le récit des roches (théâtre jeune public), mise en scène Gervais Gaudreault, 1998.

Petit précis de mythologie contemporaine, sous la direction de Richard Gagnon, ENTC, 1997.

Drame de paillettes pour gogo-boys, mise en scène Gisèle Sallin, ENTC, 1997.

Nouvelles :
Le débarquement d’Oran, diffusion MFI/Festival international des théâtres francophones en Limousin.

théâtre inédit

Stanislas Walter Legrand
La Cantate intérieure (2014/2015) Création Théâtre aux Ecuries (Montréal) du 19 au 23 mai 2015.

Autres informations

Sébastien Harrisson et les Francophonies en Limousin

2002 : Résidence à la Maison des auteurs, bourse du Centre national du Livre (2001).

2004 : Lecture de La Traite des Peaux (Ecrits de Résidents - 21es Francophonies en Limousin) lecture dirigée par Michel Delaunoy.

septembre 2008, 25e Festival des Francophonies2008 :
- D’Alaska, mise en lecture par Laurent Hatat, L’Imparfait du Présent, les Francophonies en Limousin.
- participation à "Pièces rapportées", soirée hommage au Festival des Francophonies organisée par le CEAD, mise en lecture Anne-Marie Lazarini.

résidences

2003, résidence d’auteur au Théâtre Artistic Athévain en partenariat avec Aux Nouvelles Ecritures Théâtrales (ANETH) et le Jeune Théâtre National (bourse des Affaires internationales de la Ville de Paris).
2003 résidence en Aquitaine, avec l’I.D.D.A.C.

Tout théâtre, désormais, s’écrira en temps de Guerre.
par Sébastien Harrisson, mai 2004

J’entends par là que la paix, cette idée de paix, de siècles, de zones de paix, ne tient plus. Qu’avec la mondialisation, la réorganisation du monde en un gros village à l’intérieur duquel toute information peut être échangée en live, cette paix sur laquelle certains peuples à certaines époques ont pu s’illusionner, ignorant ce qui se passait ailleurs et déclarant leur « paix relative et locale » vérité universelle, ne se peut plus, n’existe plus. La Guerre en représentation est désormais dans tous les salons, même ceux des pays dits en paix, et toutes ces guerres qui forment celle avec un grand G, de la mondiale à celle dite de clans ou de religions, nous happent, viennent faire péter leurs bombes dans nos assiettes à l’heure du souper et imprimer leurs horreurs dans l’esprit de nos enfants bien habillés, vomissant leur haine spectaculaire dans une qualité d’images comparable à celle des péplums les plus léchés. Écrire du théâtre, aujourd’hui et demain, est et sera donc écrire en temps de Guerre.

Vous me direz peut-être que la dramaturgie québécoise ne rend pas vraiment compte de cet état de fait. Avec raison, partiellement. La dramaturgie québécoise, de même que notre littérature en général, n’a jamais été reconnue pour l’acuité de son regard sur les grands enjeux planétaires, pas plus que pour sa volonté d’aborder de front les grandes questions éthiques ; c’est triste à dire, mais c’est vrai. Je le dis sans nier la qualité de notre répertoire. Il faut toutefois être réaliste : si les bombes, via le petit écran, explosent au-dessus des tables à dîner des foyers de Chicoutimi ou de Rimouski, les drames qu’on nous sert à la scène, eux, ont toujours plus à voir avec le cassage hystérique d’assiettes qu’avec l’attentat suicide ultra politisé. Je ne dis pas que le drame intime est dénué de valeur, mais il faut aussi admettre qu’il y a des intimités qui ont des résonances collectives pour le moins limitées.

Cependant, je vous ferais remarquer que depuis quelques années, entre les textes à succès réalistes, désarmants d’efficacité, dénués, dans la plupart des cas, d’enjeux moraux et considérés par plusieurs comme le must de la modernité parce qu’aussi rapides qu’une pub télé, émerge une multitude de textes qui abordent avec courage des thèmes plus universels, nous transportant dans des ailleurs soit géographiques ou imaginaires pour nous solidariser avec toutes ces guerres, concrètes ou figurées, qui pendant trop longtemps nous ont échappées.

Si ces démarches sont souvent perçues comme difficiles à cerner, comme maladroites ou encore comme extra-terrestres, par les praticiens et la critique, c’est qu’elles s’inscrivent réellement, Dieu soit loué, dans le champ auquel elles appartiennent et auquel le théâtre devrait appartenir d’office : l’ART. Je salue donc au passage, en guise de conclusion tout comme on adresse ses meilleurs vœux à la fin d’une lettre à un ami, quelques compagnons d’armes et de plumes qui, chacun à leur façon, ont su ne pas occulter, dans les premières pierres posées de leur univers, le monde dans lequel le Québec occupe 1 667 926 km2 : les Dominick Parenteau-Lebeuf, Philippe Ducros, Geneviève Billette, Olivier Kemeid, Suzie Bastien, Francis Monty, Emmanuelle Roy et Christian Brisson-Dargis. En vous souhaitant à tous qu’un État responsable protège votre réserve d’encre comme on se doit de protéger les réserves hydrauliques du Nord, afin que l’une comme l’autre demeurent intarissables.

liens

CEAD
Théâtre contemporain