KADIVAR Pedro


© Patrick Fabre, 2011
Iran Origine de la bourse : Les Francophonies en Limousin

Résidence en juin - juillet 2012

Pedro Kadivar est né à Chiraz (Iran) et arrive ne France en 1983 à l’âge de seize ans. Après l’obtention du bac, il poursuit ses études à l’Institut d’études théâtrales de l’Université de Paris III-Sorbonne nouvelle. Parallèlement à ses études il travaille à partir de 1988 comme assistant à la mise en scène dans différents théâtres à Paris et fait son début en mise en scène avec Avis de décès de Heiner Müller (Théâtre du Rond Point, Paris). Tout en publiant de nombreux articles dans plusieurs revues de théâtre, il continue à travailler comme metteur en scène et obtient une allocation de recherche en tant que doctorant à l’Université de Paris III en 1993, où il est également chargé de cours.
Impressionné par Berlin et sa rencontre avec Heiner Müller durant un voyage organisé par l’Académie expérimentale des théâtres pour un groupe de jeunes metteurs en scène en 1992, il abandonne Paris pour s’installer à Berlin en 1996. Il travaille en Allemagne comme assistant à la mise en scène (à Berlin au Deutsches Theater et à Düsseldorf au Düsseldorfer Schauspielhaus), et continue à travailler sur sa thèse, qu’il soutient en février 2002 à l’Université Humboldt de Berlin (publiée en France en 2004 sous le titre Marcel Proust ou Esthétique de l’entre-deux, L’Harmattan).
Il continue son travaille de metteur en scène à Berlin notamment en mettant en scène Dans la solitude des champs de coton de Koltès en 2003 en allemand. En 2004, il retourne en Iran après vingt-et-un ans d’absence (L’extrême réel-Deux voyages en Iran, "Les temps modernes", n° 660, Gallimard, 2010). La même année, il dirige une lecture-mise en espace de son texte Une très douce soirée au festival "Frictions" à Dijon. En 2006 il créé sa Pièce d’automne-Un jour d’automne quelque part en version allemande au musée Pergame de Berlin, dont la version originale française sera publiée en 2007 dans la revue "Les temps modernes" (n° 643-644, Gallimard).
Elle constitue le premier volet de sa Tétralogie de la migration qu’il écrira jusqu’en 2010. En 2007 il crée sa pièce Sprachlos (Vœu de silence), écrit directement en allemand, au musée Pergame de Berlin. Le deuxième volet de sa Tétralogie de la migration, intitulé Pièce d’hiver-Une visite au musée, est lauréat de l’Aide à la création du CNT (Paris) en 2008 et présentée par trois lectures-mise en espace différentes en 2008 et 2009 (CDN d’Orléans, Montévidéo à Marseille, TNP Villeurbanne). Le troisième volet, Pièce de printemps-Pays natal est présentée en lecture-mise en espace en 2011 au festival des Francophonies en Limousin et en avril 2012 à Budapest. Pedro Kadivar est artiste en résidence à l’Odéon-Théâtre de l’Europe sur la saison 2011-2012 pour une série de lectures et de performances. Il est boursier de la Maison des auteurs à Limoges en juillet et octobre 2012. Il est invité au Festival "Rencontres à l’échelle" à Marseille en novembre 2014 pour la reprise de sa lecture-performance Abolition des frontières et une lecture d’un choix de fragments de sa nouvelle pièce. La version intégrale du texte écrit pendant sa résidence à l’Odéon sera publiée en 2015 aux éditions Gallimard.

En septembre 2014 il reçoit le prix SACD de la dramaturgie francophone 2014 pour sa pièce Pays. Lecture à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, vendredi 20 mars 2015, dans le cadre des 10es Nouvelles Zébrures et Avignon le 21 juillet (Ca va, ça va l’Afrique - programmé par RFI).

Créations de l'auteur

Théâtre

Pièce d’automne – Un jour d’automne quelque part , Les Temps Modernes 643-644 (avril-juillet 2007), Gallimard, Paris, septembre 2007
Cette pièce constitue le premier volet d’une tétralogie théâtrale dont le second volet, Pièce d’hiver – Une visite au musée a été présenté en lecture-mise en espace au Centre dramatique national d’Orléans en mai 2007 dans le cadre de la manifestation « Pur Présent » et a obtenu en mai 2008 l’Aide à la création du Centre National du Théâtre. Deux autres lectures-mise en espace ont eu lieu à Montévidéo (Marseille) et au TNP-Villeurbanne respectivement en mai et juin 2009.
Le troisième volet, Pièce de printemps – Pays natal a fait l’objet d’une lecture-mise en espace au Festival des francophonies en Limousin en octobre 2011.

Onze nuits d’été, et les suivantes , www.remue.net, depuis Octobre 2004 (projet d’écriture en continuité sous forme de chroniques nocturnes)

L’Extrême réel. Deux voyages en Iran , Les temps modernes 660 (septembre-octobre 2010), Gallimard, Paris, octobre 2010

Landschaften des Exils (texte en allemand), Sinn und Form, 2/2013, Akademie der Künste, Berlin, avril 2013.

Traductions de l’allemand en français

Projekt RAF, correspondances des prisonniers de la RAF, Théâtre / Public 150-151, Paris, février 2000.

La Réception de Marcel Schwob en Allemagne, Gernot Krämer, Europe 925, Paris, mai 2006.

Le Trésor déterré, Gernot Krämer, in Marcel Schwob, Actes du Colloque de Cerisy, novembre 2007.

Direction de publication

Alternatives Théâtrales 43, numéro consacré au metteur en scène Claude Régy, avril 1993 (avec Georges Banu et Serge Saada).

Théâtre/Public 150-151, "Berlin à l’épreuve des temps", février 2000 (co-édité avec l’AFFA).

Livre

Marcel Proust ou Esthétique de l’entre-deux, Paris, L’Harmattan, 2004

Articles

Espaces de certitude, Alternatives Théâtrales 40, Bruxelles, Avril 1992.
Le temps du corps, Alternatives Théâtrales 43, Bruxelles, Avril 1993.
Le théâtre et le droit à l’absence, Théâtre/Public 114, Paris, Novembre 1993.
Le théâtre et les camps de la mort, Revue d’Esthétique 26, Paris, Novembre 1994.
Lieu de personne et de nulle part, Théâtre/Public 121, Paris, Janvier 1995.
Le théâtre au temps de la purification ethnique, Théâtre/Public 128, Paris, Avril 1996.
Poétique de l’immobilité, Théâtre/Public 129, Paris, Juin 1996.
La femme et le pan, Théâtre/Public 141, Paris, Mai 1998.
A propos d’un changement climatique, Frictions 7, Paris, Juillet 2003.
Voir la Berma, Revue Internationale « Marcel Proust Aujourd’hui » 4, Amsterdam - New York, Novembre 2006
Ibsen à Téhéran", Mouvement, Paris, Septembre 2007
Beckett chorégraphe ?, Etudes Théâtrales 47 & 48, Louvain, juillet 2010.
Sasha Waltz, trilogie du corps, Etudes Théâtrales 49 & 50, Louvain, novembre 2010.

Autres informations

Pedro Kadivar et les Francophonies en Limousin

En septembre 2011, il était invité au 28es Francophonies en Limousin, pour une lecture de Pays natal, dans le cadre de l’Imparfait du Présent.

Résidence à la Maison des auteurs de mi-juin à mi juillet 2012.

En 2014 : il reçoit le prix SACD de la dramaturgie francophone 2014 pour sa pièce Pays.
Le 20 mars 2015, lecture de la pièce à Paris au Théâtre de l’Odéon à l’occasion de Nouvelles Zébrures, et le 21 juillet à Avignon, dans le cadre du programme de RFI "Ca va, ça va l’Afrique".
L’enregistrement de cette lecture est diffusé par RFI le 30 août 2015 à 12h et 22h.

Note de Pedro Kadivar à propos de Tétralogie de la migration

Tétralogie de la migration, a été écrite de 2006 à 2010. J’entends le mot migration au sens d’un mouvement intérieur inattendu, un vacillement, une interruption, un saut, bref une altération dans le cours des pensées et des sentiments, dans la perception individuelle des choses, à la suite d’un déplacement géographique, d’une rencontre, d’une confrontation, provoquée donc par un mouvement extérieur. Il s’agit pour moi de l’irréductible possibilité du devenir à son point naissant, la plus fondamentale de la vitalité humaine. Chaque pièce aborde la question différemment, par des thèmes et selon des contextes très variables. Mais à chaque fois je tente d’en élargir les termes, d’en chercher les prémices, d’en discerner la dynamique et les enjeux, et ainsi inévitablement de faire trembler les images trop figées, les représentations les plus répandues, les sens les plus attendus sur les sujets explicitement abordés qui constituent les motifs et les contextes de ces migrations.
Ce mouvement de migration, de devenir, coïncide dans chaque pièce avec un invincible désir de parole, ou plutôt il s’agit d’un lien organique entre la nécessité du devenir et le désir du langage comme deux formes de vitalités indissociablement liées chez l’homme.
Pedro Kadivar

Liens
RFI : écouter l’entretien avec Pedro Kadivar, à propos de Pays (Lecture à Avignon, 21 juillet 2015)
RFI - lecture de Pays à Avignon, juillet 2015
Remue.net (textes et vidéo)
Théâtre contemporain.net (entretien avec Pedro Kadivar à propos de Pays natal, Limoges, septembre 2011)
Un fauteuil pour l’orchestre, critique de Pays natal.

Videos

Extrait de la lecture de Pays à Avignon, 21 juillet 2015

« Ça va, ça va, le Monde ! ». Un cycle de lecture coordonné par Pascal Paradou, dirigé par Catherine Boskowitz, avec le soutien de la SACD. Metteure en scène : Catherine Boskowitz. Lu par Samuel Achache, membre du collectif artistique de la comédie de Valence et Vladislav Galard, Léo-Antonin Lutinier et Thibault Perriard, les comédiens de Fugue – Création La Vie Brève, Production La Comédie de Valence – Centre dramatique national Drôme-Ardèche. Bertrand Amiel (artiste bruiteur).
Théâtre contemporain.net (entretien avec Pedro Kadivar à propos de Pays natal, Limoges, septembre 2011).

Entretien réalisé à Limoges (Maison des auteurs) par Marie-Agnès Sevestre.
Copyright : Les Francophonies en Limousin / theatre-contemporain.net
le 03/10/2011