Direction lecture Gianni Grégory Fornet, avec Christian Bena Toko, Coralie Leblan et Audrey Saffré
En 2017 et 2018, au cours de différents ateliers menés avec des jeunes à Yaoundé, à Douala, à Montréal et en Nouvelle-Aquitaine, dans trois lycées agricoles, les trois auteurs Martin Bellemare, Gianni Grégory Fornet, Sufo Sufo dressent un portrait de la jeunesse sur ces différents territoires, et se donnent comme challenge de porter à la scène les différents visages du monde du moment.
« Lorsqu’on se pose la question de savoir ce que sera le monde demain, nous avons envie de répondre : il sera construit des mains des jeunes d’aujourd’hui. Nous avons eu envie de nous adresser aux adolescents parce qu’ils sont en pleine construction de leur vision personnelle et intime de cet univers qui les entoure.
Nous proposons la rencontre de trois regards d’adolescents sur le monde en nous demandant malicieusement s’il y a des différences et des similitudes entre eux. Ce qui est important pour un.e jeune à Bordeaux est-il différent de ce qui est important pour un.e jeune à Yaoundé ou à Montréal ? L’amour, la quête d’identité, sont-ils différents d’un endroit à l’autre ? Si le Québec évoque pour certains les grands espaces, si le Cameroun peut faire penser à la pauvreté et aux dictatures africaines, si la France peut faire penser à l’immigration, à la diversité, qu’en est-il sur place ? Est-ce que la réalité se limite à cela ? Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas d’immigration au Cameroun par exemple, ou pas de pauvreté à Montréal, ou pas de dictature en France ? Nous voulons sortir des généralités et des stéréotypes, nous souhaitons les dépasser et arriver à toucher le particulier, l’humain. Offrir un regard de l’intérieur. »
Martin Bellemare (Canada-Québec)
Diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada en écriture dramatique, Martin Bellemare reçoit le Prix Gratien-Gélinas en 2009 pour Le Chant de Georges Boivin (Dramaturges Éditeurs, 2011). La pièce est produite au Québec, au Canada et en France. La Liberté (Dramaturges Éditeurs, 2013) reçoit l’Aide à la création du Centre national du théâtre en 2012 et est sélectionnée par le Bureau des lecteurs de la Comédie-Française. La pièce est produite à Jonquière et à Montréal et est traduite en allemand, en italien et en lituanien. Il bénéficie du soutien du Centre national du livre pour l’écriture de Moule Robert (Dramaturges Éditeurs 2017), présenté en lecture publique à Paris et à Montréal en 2016. La pièce est produite à Jonquière en octobre 2017, et à Genève en décembre de la même année.
Il donne plusieurs ateliers d’écriture (ETC_Caraïbe, Jamais Lu, Festival Petits et Grands, Paris-Bibliothèques/Tarmac, Théâtre Bouches Décousues, Théâtre Ébouriffé, Zone-Homa) et effectue des résidences d’écriture au Théâtre de l’Aquarium, à la Maison des Auteurs de Limoges (2014), à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon et à Mariemont (Belgique).
Ses textes jeune public sont publiés chez Lansman et sont lus et/ou joués à Montréal, Paris et Poznan (Pologne) : La chute de l’escargot, Tuer le moustique, L’oreille de mer ou Le Cri de la girafe…
Gianni Gregory Fornet (France)
Auteur et metteur en scène, Gianni Grégory Fornet commence son parcours artistique par la poésie et la musique.
En 2000, il débute dans l’écriture dramatique avec Contemplant son air, j’assassinerais bien le temps. Puis il collabore avec le chorégraphe Michel Schweizer en tant qu’assistant pour la création King. De 2002 à 2004 il écrit au sein du groupe d’auteurs du Théâtre de Folle Pensée à Saint-Brieuc constitué par l’auteur Roland Fichet. Il met en scène les pièces de Dieudonné Niangouna et Kouam Tawa dans le cadre d’une création de pièces courtes, les Pièces d’identités. Il participe en tant que guitariste et interprète aux créations de la chorégraphe Régine Chopinot entre 2005 et 2011.
En 2003, il crée la compagnie Dromosphère qui porte aujourd’hui tous ses projets. Parmi lesquels, l’écriture et la création des pièces : 0% de Croissance (2004) ; Sans tuer on ne peut pas de Roland Fichet (2007-2008) ; Flûte !!! (2009-2011) ; Parler aux oiseaux (2013-2014) ; Oratorio Vigilant Animal op. 1&2 (2014-2017) ; Hodaci / Ceux qui marchent (2015-2016).
Il mène depuis 2013 des projets en direction de la jeunesse en Europe sous le nom de Ceux qui marchent - Itinérance de la jeunesse dans la ville.
Il a été en résidence d’écriture à la Maison des auteurs de Limoges en 2015 et 2016 pour son dernier texte intitulé Vieux Blond avec le soutien du Centre national du Livre.
Sufo Sufo (Cameroun)
Sufo Sufo est né en 1983 à Bafoussam à l’Ouest du Cameroun. Il est d’abord comédien, metteur en scène, avant d’être auteur depuis 2009. En 2013, il prend part au chantier d’écriture Contexthéatrales à Yaoundé, avec le soutien de l’Institut Français, la même année, sa pièce Je suis libre donc je danse paraît aux Editions Koz’ART au Cameroun.
En 2014, sa pièce Croisement sur l’échelle de Richter est sélectionnée pour le Prix Théâtre RFI, puis montée au Cameroun. La même année, la pièce Maman on frappe chez la voisine est sélectionnée pour le Prix des Inédits d’Afrique et d’Outremer. Il participe également au chantier d’écriture L’Univers Des Mots pour l’écriture de De la mémoire des Errants à Conakry en Guinée, où il obtient le prix du meilleur texte. Il obtient la bourse « Visas pour la création » pour une résidence au Tarmac des Auteurs à Kinshasa. La même année, il obtient la bourse « Odyssée » pour une résidence à la Maison du Comédien Maria Casarès en France.
Depuis 2009, il anime au Cameroun un Chantier de recherche « Scènes expérimentales », qui est une biennale réunissant des créateurs d’horizons divers.
En 2017, Il a été en résidence d’écriture à la Maison des auteurs de Limoges et a été lauréat du Prix SACD de la Dramaturgie de langue française pour son texte Debout un pied.