Texte Laurent Mauvignier / Mise en scène David Strosberg
« ...il s’est dirigé vers les boissons. Il a ouvert une canette de bière et l’a bue. À quoi a-t-il pensé en étanchant sa soif ,à qui, je ne le sais pas. Ce dont je suis certain par contre, c’est qu’entre le moment où il est entré dans le supermarché et celui où les vigiles l’ont arrêté, ni lui ni personne n’aurait pu imaginer qu’il n’en sortirait pas... »
Ce que j’appelle oubli prend appui sur un fait divers survenu à Lyon en 2009, lorsque des vigiles d’un supermarché avaient battu à mort un jeune SDF qu’ils avaient surpris en train de voler une cannette de bière. Une seule phrase, semblable à une déferlante écumante, ramène sur la plage du présent les épaves d’une vie disloquée. Car ce n’est pas un cri que Laurent Mauvignier fait entendre, mais au contraire son impossibilité.
Ce que j’appelle oubli, Laurent Mauvignier, Éditions de minuit 2011