Théâtre
Le personnage principal, c’est le langage.
Le vieux Getzel vit seul dans son appartement du Tel Aviv des années trente. C’est par téléphone qu’il essaye de parler à sa fille, Batia, installée à New-York. Madleina, une émigrée roumaine s’occupe de lui, en échange de quoi il lui apprend l’hébreu... avec ce qui lui reste de mémoire ancienne. Ensemble, ils alternent les souvenirs de l’Israël d’autrefois et les discours sur le pays d’aujourd’hui. Aujourd’hui, justement où Madleina essaie de protéger Benhutu, un travailleur érythréen recherché, en le cachant dans l’appartement de Getzel...
Le projet
« Il y a d’abord une comédie israélienne sur la nécessité de devoir « baragouiner » plusieurs langues lorsque l’urgence de communiquer avec des étrangers est là !
Il y a ensuite deux traducteurs impétueux (une israélienne et un français) qui tentent ensemble de transcrire en français ces baragouinages venus des quatre coins du monde (hébreu parlé par un malade d’Alhzeimer israélien, hébreu parlé par une roumaine émigrée et hébreu parlé par un érythréen clandestin).
Dans les moments de désespoir les deux traducteurs ont collaboré avec l’auteur de la comédie, lui-même parfaitement francophone ! Puis sont venus se greffer sur l’aventure trois comédiens, arrivant chacun chargé de sa culture, un allemand d’origine huguenote parlant un français châtié comme on n’en entend plus, une belge wallonne trimballant avec elle une capacité infinie à multiplier les accents de son pays et d’ailleurs, un togolais qui, bien qu’ayant appris le français avec les pères blancs, pratique dans ses contes au moins quatre langues vernaculaires.Ces trois interprètes issus de francophonies différentes et leur metteur-en-scène/ co-traducteur français « baragouinant » lui-même au moins trois langues européennes, vont donner corps sur le plateau à une cocasse histoire de migrants et de sédentaires contraints, forcés, et finalement heureux, de former un temps, une si jolie famille. »
Jean-Claude Berutti