Dans la nuit, un homme et une femme, chacun de leur côté, se lamentent. Ils pensent à leur enfant disparu, parti « là-bas ».
Soudainement, l’homme décide de le rejoindre dans ce lieu inconnu. Il veut retrouver son fils.
Avant de partir, l’homme et la femme parlent, se confrontent, s’accusent.
Là-bas, c’est l’histoire d’un homme qui veut retrouver son fils, dans un lieu dont personne ne sait rien. C’est l’histoire d’un couple qui s’est oublié avec la disparition de leur enfant. Pour raconter cette perte et ce périple, le théâtre s’associe à la poésie et à la musique. À la tristesse de la perte se mêle la joie des souvenirs, « un voyage intime, émouvant où les mots sortent sans retenue pour aller toucher directement le cœur de l’humain ».
Le projet
Là-bas est une chorégraphie de douleur et de perte, mêlant théâtre, poésie et récit dans un cercle de mots qui émergent du brouillard. Des êtres pleins de souffrance sortent de l’ombre, se montrent, appellent leurs morts, cherchent l’espace et la respiration des mots justes, entrent dans une transe libératoire.
Là-bas m’a replongé dans l’expérience cruelle que nous canalisons souvent après le départ d’un être cher. J’ai pensé à « ÊBLÔLÔ », à « ANDAGAMAN », termes utilisés chez moi pour designer cet au-delà, ce lieu où s’en iraient les défunts, cet endroit que nul ne connaît, mais qui meuble notre inconscient.
Face au monde qui s’écroule, sans cesse, mais n’achève jamais de s’effondrer ; et ses fichus décombres, avant que d’avoir touché sol, sont déjà les semailles qui fertilisent sa prochaine hécatombe. C’est ainsi. L’empreinte du jour déclinant devient cicatrice, puis esquisse des lendemains souriants. C’est qu’on ne finit plus de s’éteindre et de renaître en chaque instant.
Une tentative pour interpeller en nous nos douleurs et frustrations enfouies qui conditionnent ou influencent nos existences.
Fargass Assandé