Première en France
Chorégraphie DeLaVallet Bidiefono et Aïpeur, dramaturgie Stéphane Bensimon et Jean-Baptiste Tur
Aux ordres de nos sens et dans le désordre de notre mémoire, notre corps chargé de chagrins, de troubles, de bonheurs et de joies, pense, agit.
Voyage poétique à travers la mémoire des corps, On ne brûle pas l’enfer entrelace réalités et imaginaires, désespoirs et espoirs. Ces corps, qui ont traversé les temps de guerre comme les temps de paix, débordent et se dispersent en d’autres corps, subis ou choisis, comme les témoins de la construction en mouvement de la jeunesse congolaise contemporaine. Les images et le texte (extrait de La vie et demie de Sony Labou Tansi) s’ajoutent à cette danse de vie et de mort comme des réminiscences, des instants du passé qui reprennent corps et chair, dans une poétique du désordre, nous plongeant dans le monde imaginaire si réel de Katalamanasie. Des paroles, trop longtemps tues, laissent jaillir des vérités indicibles, des témoignages tragiques ou imaginaires.
On ne brûle pas l’enfer est avant tout un solo de danse. La rencontre à Brazzaville entre Aïpeur, Stéphane Bensimon, Sébastien Bidon et Jean-Baptiste Tur est apparue comme une évidence. En associant le langage théâtral et une chorégraphie visuelle et sonore pour traduire la construction de l’identité de cette jeunesse, le spectacle s’interroge également sur la place de la parole dans l’art chorégraphique. Acteurs, danseur et musiciens prêteront tour à tour leurs voix pour porter plusieurs personnages incarnant tantôt la vengeance, l’amour, la destruction, la quête insatiable et meurtrière du pouvoir, la transmission, l’espoir… dans une course folle de vie, de survie.
DeLaVallet Bidiefono
Né à Pointe-Noire au début des années 80, DeLaVallet Bidiefono est aujourd’hui une figure de la danse contemporaine. Cet acharné du travail, aventurier du mouvement, tout d’abord musicien avant d’être chorégraphe, place toujours la musique au cœur de ses créations.
Au fur et à mesure de ses rencontres et collaborations artistiques avec des artistes tels que Dieudonné Niangouna, David Bobée ou David Lescot, celui qui ne veut pas que son art soit colonisé, attache une attention croissante à la théâtralité de ses chorégraphies.
En 2005, il fonde la Compagnie Baninga avec laquelle il signe ses premières pièces Liberté d’expression, puis Pollution (2006) et Ndjila na Ndjila – D’une route à l’autre (2007) pour lesquelles Salia Sanou apportera son regard et ses conseils artistiques.
DeLaVallet Bidiefono connaît la reconnaissance en France grâce à la création d’Empreintes / On posera les mots après au Festival des Francophonies en Limousin en 2009, suivie de représentations en Europe et en Afrique. En septembre 2011, Où vers ? créé également aux Francophonies en Limousin est présentée ensuite dans les Instituts Français de Kinshasa et Brazzaville, au Festival Cadences à Arcachon, au Théâtre Paul Eluard de Choisy le roi où il devient artiste associé.
En 2013, il est invité par le Festival d’Avignon pour créer le spectacle Au-Delà, une chorégraphie qu’il a également présenté au festival des Francophonies en 2014 et en tournée.
Drevy Ivernel Foundou dit Aïpeur est un danseur et chorégraphe, né en 1984 au Congo.
Il débute sa carrière dans la compagnie Racine dès 2003. Sa passion pour la danse urbaine l’amène à participer, comme danseur interprète, au festival Panafricain de Musique sous la direction chorégraphique de YAZ (Ghana) à Brazzaville. En 2006, il participe à la création d’une comédie musicale À l’Univers Africain avec le chorégraphe Chrysogone Diangouya. Continuant à se former et à former en danse hip-hop, il se rapproche de plus en plus de la danse contemporaine. Il participe à de nombreux ateliers de formations
et de recherches dispensés à l’Institut Français du Congo et au Cercle Culturel Sony Labou Tansi entre 2006 et 2011. Des ateliers animés par Salia Sanou, David Bobée, Orchy Nzaba, Djodjo Kazadi, Boris Nganga,
DeLaVallet Bidiefono, Andréya Ouamba, ou encore Gabi Glinz.
Aïpeur est également chorégraphe avec plusieurs créations à son actif : 98, Au fond des Réalités, Le Dieu Danseur qu’il a pu présenter au festival Makinu Bantu 2008, au Tremplin Danse 2009, à Rue Danse 2011, au festival Mantsina 2011, ainsi qu’à l’Institut Français du Congo. Il est par ailleurs interprète dans plusieurs créations du chorégraphe Orchy Nzaba.
En 2014, il rejoint la compagnie Baninga dirigée par le chorégraphe DeLaVallet Bidiefono.
Sébastien Bidon commence très jeune à étudier la musique. La flûte traversière, le piano, le chant lyrique en individuel et en chorale, le trombone, la musique de chambre, le jeu en orchestre symphonique,
l’analyse ou l’écriture. Plus tard, il se forme en autodidacte à la guitare, la basse, la batterie et aux percussions. Attiré par les musiques actuelles, notamment afro-américaines, il construit un jeu atypique, mêlant technique classique et un jeu sur l’énergie, propre aux musiques de transes. Il se tourne ensuite vers le jazz, où il apprend l’improvisation et la composition. Il se produit au New Morning, au Festival des Percussions du Monde ou encore à la Cigale. Son premier album, Dorageh, lui permet de composer et de jouer une musique qui lui ressemble, d’autant plus qu’il y enregistre les voix, les guitares, les flûtes et les trombones.
Stéphane Bensimon commence sa formation théâtrale avec Sophie Piollet (actrice au Théâtre du Soleil) puis la poursuit au cours de stage avec Ariane Mnouchkine, Hélène Cinque, Jean-Louis Hourdin. En 2010, il entre à L’Académie, École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin, alors sous la direction d’Anton Kouznetsov. Il se produit dans plusieurs spectacles comme Une Saison rouge, Les derniers jours de l’humanité ou Chemin de fer. Il est également musicien et compose et interprète la musique de plusieurs de ces spectacles.
En décembre 2013, il fonde avec plusieurs anciens élèves de sa promotion le collectif Zavtra s’enrichissant des différences, des univers et des compétences de chacun.
Jean-Baptiste Tur se forme en art dramatique au conservatoire de Béziers. Il s’installe à Paris pour suivre des études de philosophie et continue en parallèle sa formation théâtrale. Directeur artistique du collectif La Rétrograde, il monte plusieurs spectacles et performances entre 2008 et 2010, année où il entre à L’Académie, École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin. Membre fondateur du collectif Zavtra, il met en scène Il était une fois un pauvre enfant d’après Woyzeck de Georges Büchner.