Para


© Thomas-Dhanens
Belgique Théâtre

Théâtre de l’Union
Jeudi 4/10 à 18h
Vendredi 5/10 à 18h

« Nous pensions être la Patrouille des Castors, des chevaliers sur un cheval blanc, mais là-bas, nous nous sommes heurtés au chaos ambiant, et à notre propre comportement. »
Extrait d’entretien d’un para-commando avec David Van Reybrouck

Monologue d’un para ayant participé en 1992-1993, à la plus grande intervention militaire belge sur le continent africain, Para n’est ni un réquisitoire ni une apologie. C’est avant tout un exercice d’empathie. Alors que des camps se forment de manière manichéenne quelques minutes après chaque évènement qui se passe dans le monde, alors que les opinions tiennent en 140 signes et une émoticône, Para se place dans une zone où la nuance a de nouveau sa place. Partant d’une analyse de la tragédie complexe de l’« opération internationale de maintien de la paix » en Somalie, la pièce n’est finalement pas tant une évaluation de la géopolitique du début des années 90 qu’une réflexion sur les tourments intérieurs dans la « grande histoire ».
Est-il possible de faire ressentir de la compassion à un spectateur pour un personnage qu’il ou elle trouve très problématique alors que les images de cette opération hantent les mémoires ? Peut-on le mener à s’interroger sur lui-même et sur ses possibles excès dans les mêmes circonstances ?
Comment abordons-nous des personnes qui regrettent leur inconduite dans un passé plus ou moins lointain ? Loin des images stéréotypées des films de guerres états-uniens, Para retisse les liens entre le personnel et le politique et rend tangibles les paradoxes de notre époque.

Neuf ans après Mission, le spectacle au succès retentissant sur le plan international, l’écrivain David Van Reybrouck, le comédien Bruno Vanden Broecke et le metteur en scène Raven Ruëll unissent à nouveau leurs forces dans une nouvelle production du KVS. Pour ce nouveau monologue, David Van Reybrouck se plonge dans un chapitre oublié (ou caché sous le tapis) de l’Histoire récente : l’intervention militaire belge en Somalie en 1992-1993, intervention entachée de scandales. Épluchant les archives et des publications pendant deux ans, David Van Reybrouck a également interviewé des paras-commandos qui ont participé à la mission, aussi bien des officiers que de simples soldats.
Il en résulte un récit d’idéalisme et d’impuissance, d’objectifs nobles et de pratiques crapuleuses. Une zone grise où on a la possibilité d’approcher de très près la réalité psychique sans devoir porter de jugement.

Para trailer 2
Texte de David Van Reybrouck
Mise en scène de Raven Ruëll

Les dates

Théâtre de l’Union
LIMOGES

Para

Durée : 1h30
Théâtre de l’Union
LIMOGES

Para

Durée : 1h30

Distribution

Texte David Van Reybrouck
Mise en scène Raven Ruëll
Avec Bruno Vanden Broecke
Scénographie Leo De Nijs
Décor KVS Atelier
Conception lumière Johan Vonk
Costume Heidi Ehrhart

Production

Production KVS (Bruxelles)
Avec le soutien de la Communauté flamande de Belgique
Accueil en partenariat avec le Théâtre de l’Union - Centre dramatique national du Limousin

Actualités

Info :

Bruno Vanden Broecke remporte le prestigieux prix Louis d’Or, le plus prestigieux des prix de théâtre néerlandophone pour son rôle dans Para.

Lors du Theaterfestival 2018 aux Pays-Bas, Bruno Vanden Broecke s’est vu décerner le prix du meilleur rôle principal masculin pour son incarnation du soldat Nico Staelens dans Para. Le jury était très impressionné par son jeu « trompeusement naturel ».
Le jury : « Dans Para, Bruno Vanden Broecke est un acteur qui ne semble pas jouer : il est son personnage, le para Nico Staelens. Réservé et maladroit au début du spectacle, il saisit chemin faisant le spectateur au collet et sans merci, il l’emmène dans son orgueil pour finalement déboucher sur une profonde tristesse et une rage immense. Dans un monologue grandiose, qui transcende le théâtre documentaire, Vanden Broecke donne la parole à l’impuissance pour évoquer un nouveau Chagrin des Belges. »
Le fait que Bruno Vanden Broecke remporte ce prix est remarquable, car cela fait onze ans qu’il n’avait plus été attribué à un Belge. Le jury théâtral néerlandais a choisi sa performance par-dessus celles des autres nominés : Eelco Smits (Toneelgroep Amsterdam/Toneelhuis, Vergeef ons) et Steven van Watermeulen (NTGent, Onderworpen).